Une petite communauté serrée en bande et rythmée par des codes transmutants marche et danse sous les étoiles, que les Inuit appellent Trous du ciel. À partir d'images boréales entourant le mythe d'une déesse des flots féconde et furieuse, Marie Chouinard chorégraphie une « lumière des pôles », créant ainsi un poème gestuel en hommage à la tribu humaine.
Traversé par l'esprit nordique et par sa poésie inspirante, préoccupé par la survie, attentif aux liens tant culturels qu'affectifs qui cimentent les sociétés, ce spectacle, à l'écoute de la palpitation des choses, part à la quête des ancêtres, et retrouve par eux des pulsions qui, tirant leur origine de la nuit des temps, parcourent l'humanité dans ses élans les plus fondamentaux. Entre meute de chiens et migrations d'oiseaux, entre voix filtrées et respirations amplifiées, Les Trous du ciel tissent un entrelacs d'émois et de jubilations soutenus par une riche texture sonore faite du souffle même des interprètes.
Combinant les divers chemins qu'elle a explorés au fil des ans, Marie Chouinard poursuit dans cette oeuvre, l'utilisation particulière du son. Munis de micros camouflés, les danseurs et les danseuses, parallèlement au mouvement, exécutent une partition vocale raffinée que l'on a décrite comme un « texte-sculpture » dont les accents sont tour à tour enjoués, graves, vibrants.
Sous la nuit étoilée, voici un hymne aux reflets anciens qui persistent à colorer les visages de la vaste tribu contemporaine. Marie Chouinard crée un courant d'images et de pulsations rythmiques en lien avec les pôles, avec les extrémités de la Terre, là où cette dernière semble toucher d'encore plus près le cosmos qui l'entoure : sur un plateau nu, les pas d'une bande solitaire et solidaire, évoluant, minuscule dans une immensité de lumière.
Durée : 60 minutes
Créé au Festival Springdance, Utrecht, Pays-Bas, le 28 avril 1991*
Une production de la COMPAGNIE MARIE CHOUINARD en coproduction avec le Centre national des Arts (Ottawa, Canada) et le Festival de théâtre des Amériques (Canada)
Chorégraphie, partition vocale et direction artistique | Marie Chouinard
Lumières | Alain Lortie
Costumes et décors | Zaven Paré et Marie Chouinard
Maquillages | Jacques-Lee Pelletier
*Interprètes lors de la première mondiale | Daniel Éthier, Andrew Harwood, Benoît Lachambre, Heather Mah, Marie-Josée Paradis, Dominique Porte, Irène Stamou
« Sa première oeuvre de groupe fut un Événement, É majuscule (...) Les Trous du ciel était magnifiquement magique et mystique (...) Des mois plus tard, je conserve un souvenir très clair, très vif des Trous du ciel, l'oeuvre-témoignage d'une chorégraphe remarquable, d'une rare qualité. » - Linde Howe-Beck, Les Herbes rouges, Montréal, 1992
« ... ils (les danseurs) transcendent les genres et relèvent d'une culture à la fois féminine et universelle. » - Dernières Nouvelles d'Alsace, France, 1992
« ... d'une construction remarquable, d'une pureté absolue (...) Les Trous du ciel, résultat délicat d'un immense travail, dont la fabrication est invisible, dont la rigueur est remarquable ... » - Robert Lévesque, Le Devoir, Montréal, 1991
« Witnessing a gifted choreographer finally come to terms with overpowering creative surges is guaranteed to end shivers shooting up your spine. Enter Marie Chouinard. » - Kathryn Greenaway, The Gazette, Montréal, 1991
« ... l'envoûtant poème dansé de Marie Chouinard (...) Un accord émouvant de l'intime et du visible, un chant corporel d'une grande pureté. » - Jean St-Hilaire, Le Soleil, Québec, 1991
« ... Beautiful, simple and touching, Les Trous du ciel is nothing less than an ode to humanity. » - Linde Howe-Beck, Dance Connection, Canada, 1991
« ... il est impossible de ne pas être admiratif devant la parfaite symbiose qu'elle a su développer entre le travail du corps et celui de la voix (...) un univers d'une extraordinaire sensualité où domine une sorte de folie enfantine (...) Marie Chouinard réussit continuellement à nous captiver ... » - Mathieu Albert, Le Devoir, Montréal, 1991
« ... As usual, there is no plot to her method, merely a sequence of startling incidents, evoking archetypal situations (...) It doesn't reproduce reality, it goes behind surfaces to give visual shape to the feelings animating reality (...) There is no one in Canadian dance quite like Marie Chouinard, no one who so explicitly connects breathing with moving, on one whose imagery owes less to the outward look of things. She is an original. » - William Littler, The Toronto Star, 1991
« ... Even without Chouinard on the stage, Les Trous du ciel announces her name and temperament with every gesture (...) Chouinard with a group' gains new resonance (...) she has taken control of her playing space, now so different with so many bodies in it (...) the overriding impression is one of limitless expanse (...) Another thing that has crept into Chouinard's work here is the notion of the supernatural. The choreographer was not the only invisible presence at last night's show : gods were hovering around Les Trous, receiving tributes and measuring fates. » - Robert Everett-Green, The Globe and Mail, Toronto, 1991
« ... Marie Chouinard nous transporte dans un univers à la fois ludique et sauvage (...) la symbiose du son et du geste est parfaite (...) les éclairages sont superbes (...) On croirait entendre chanter les corps (...) un univers poétique teinté d'humour ... » - Pascale Bréniel, La Presse, Montréal, 1991
« ... oeuvre d'une très grande rigueur, structure puissante et contrôlée. Spectacle singulier et partant, intrigant. » - Ine Riestap, Utrecht, Pays-Bas, 1991
« ... c'est un coup de foudre que j'ai ressenti pour Les Trous du ciel (...) mélange harmonieux de primitivisme et de raffinement (...) éclairages magnifiques (...) d'une transparence, d'une évidence absolue, au point que le terme de "danse" me paraît presque insuffisant ici. Il y avait beaucoup plus qui nous était livré (...) J'aurais presque envie de dire, et pourquoi pas?, une philosophie (...) On en sort allégé, purifié, autre. » - Alexandre Lazaridès, Cahiers de théâtre Jeu, Montréal, 1991
« ...un attendrissant poème à la tribu humaine (...) son spectacle est un cri du coeur sorti du plexus solaire (...) tout un répertoire de sons insolites monte en faisceau vers notre mémoire endormie, la réveille (...) Marie Chouinard a réussi à mettre de la chair à l'irrationnel (...) une éblouissante célébration de la vie ... » - Jean Saint-Hilaire, Le Soleil, Québec, 1991
« ... une révélation d'Eurodanse 91 à Mulhouse (...) Des costumes indescriptibles, des accessoires exotiques ajoutent à la vitalité intelligente d'un monde nouveau. Truculent. Époustouflant. » - B. Bonis, Danser, Paris, 1991
« Gesture and movements that were astounding (...) delightfully outrageous... » - Garth Bucholz, Winnipeg Free Press, 1991
« ... sound-and-movement at its most essential (...) Chouinard invented a movement vocabulary that didn't seem to refer to anything other than the human body (...) I was constantly pressed to invent new metaphors (...) a radical new way of being human (...) unleash the body from its conventional postures, gestures, noises and uses ... » - Lynn Jacobson, American Theatre, États-Unis, 1991